L’essor de l’écriture inclusive représente un enjeu de taille pour les responsables SEO et les rédacteurs web.
Pour ces professionnels, les règles de l’écriture « dégenrée » nuisent à la lisibilité des textes et à la correspondance avec les requêtes saisies par les internautes, et impactent le trafic.
Or, ces deux points sont cruciaux en matière de SEO. Comment faire cohabiter écriture non discriminante et bon positionnement sur Google ?
Impact de l’écriture inclusive sur le référencement naturel d’un site
En influant sur l’optimisation de contenu, la lisibilité contribue à une expérience utilisateur qualitative, raison pour laquelle les algorithmes de Google lui accordent une importance accrue. Le « point d’altérité » également appelé « point médian » ou « point milieu » de l’écriture épicène pose problème. Notons que cet élément permet d’insérer le masculin et le féminin dans un même mot, notamment les métiers, par exemple « rédacteur.trice ».
- Outre le manque de fluidité dans la lecture, de tels termes sont rarement utilisés dans les requêtes, car les internautes ne s’embarrassent pas de telles considérations. En conséquence, lorsqu’ils sont utilisés comme mots-clés principaux, les probabilités de correspondance sont faibles => cela signifie que la page ne va pas figurer dans les résultats de recherche et ne génèrera pas de trafic pour le site.
- Il arrive également que le point d’altération pose un problème d’interprétation par les CMS dans les e-mails comportant des liens, quand ils ne sont pas considérés comme du phishing. Ce sont autant d’aspects négatifs pour une campagne d’e-mailing et de newsletters.
- Dernière problématique de taille, les formulations comprenant un point milieu gênent l’apprentissage des individus souffrant de dyslexie ou de dysorthographie, et brouillent les repères des logiciels de synthèse vocale censés aider les personnes en situation de handicap.
Possible généralisation des règles de rédaction non discriminantes
Cependant, certains médias poussent ses journalistes à l’usage de l’écriture plus neutre. En conséquence, si davantage de médias considérés comme des références par les robots Google promeuvent ces nouvelles règles, les habitudes SEO pourraient évoluer.
En parallèle, le géant californien améliore constamment ses capacités d’analyse sémantique des textes grâce au champ lexical, qui l’aide à comprendre les mots. Il a également renforcé son outil de traduction, qui après s’être longtemps limité au masculin, a considérablement réduit ses biais de langage sexistes. Par ailleurs, les progrès dans la prise en charge de la langue française sont considérables. Les algorithmes continuent à s’adapter et à gagner en efficacité : décrypter un mot incluant un point médian ne leur pose plus vraiment de difficulté majeure. Hors mot-clé principal, il est donc aujourd’hui possible de les insérer dans le corps d’un article sans affecter le référencement naturel du site.
Une récente étude révèle que la vitesse de lecture de textes sans stéréotype de sexe ne diminue que pendant les premières minutes d’adaptation, avant de revenir à la normale.
Quelques astuces pour faire cohabiter textes inclusifs et SEO
Afin de réduire l’encombrement du texte sans pour autant tomber dans des « travers sexistes », il existe des techniques relativement simples.
- Adopter autant que possible les termes génériques qui désignent un collectif de personnes : les spécialistes ou acteurs du web, la communauté, les internautes, la clientèle, le corps enseignant, la profession, l’équipe… Cette technique évite de chercher à juxtaposer masculin et féminin.
- Éviter les barres de fraction, tirets et parenthèses, qui nuisent davantage à la lisibilité que le point médian. D’ailleurs, la double-flexion, qui consiste à mentionner à la fois le féminin et le masculin pour désigner un groupe de personnes (par exemple « les rédacteurs et rédactrices web ») entraîne des lourdeurs.
- Doubler plutôt le déterminant au singulier, par exemple « le ou la rédactrice web »
- Choisir le cas échéant des illustrations qui n’enferment pas les genres dans des clichés stéréotypés.
Quelques experts du référencement naturel osent le point milieu dans les mots-clés principaux, justement pour se positionner sur des requêtes moins conventionnelles. S’ils restent pour l’instant marginaux, ils encouragent les rédacteurs SEO à jouer leur rôle dans l’évolution de la langue et son usage pour représenter la mixité de notre société moderne.